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Ennui en enfer (critique)

  • Captain Prozac
  • 13 sept. 2015
  • 4 min de lecture

Ah, celui-là, depuis le temps qu’on m’en parle, c’était impossible que je continue aussi longtemps de passer à côté. Et malgré le peu d’intérêt que je porte au cinéma d’horreur (je dénigre pas hein, c’est juste pas mon truc), c’est parti, je me lance dans ce grand classique considéré quasi-unanimement comme un très, très bon film. D’ailleurs il va y avoir du spoil, cet article est donc principalement réservé aux gens qui ont déjà vu le film. Je risque de me faire engueuler par la suite mais tant pis.

Bon… Voyons voir ça…


Rosemary's baby - réalisé par Roman POLANSKI - sorti en France le 17 octobre 1968

Alors ça commence de façon pas trop dégueulasse, on suit l’emménagement dans un appartement étrange de Rosemary et de son mari, dont j’ai déjà oublié le nom, et en cinq minutes on se doute bien que l’appartement est daubé du cul grâce aux monteurs qui font tout leur possible pour ruiner notre notion de l’espace. On nous explique ensuite assez explicitement que l’immeuble est hanté, on accentue ça en butant la nouvelle amie de Rosemary pour enfin être introduit à un personnage présenté comme quelqu’un de passionnant (et qui s’appelle Roman…) et sa femme envahissante et excentrique qui vient s’incruster chez toi pour faire du tricot avec ses copines. Deux personnages dont on devine la fonction finale avant même leur première interaction avec le couple principal (des vieux qui, par exemple, n’en ont strictement rien à carrer que la nana qu’ils sont censé considérer comme leur propre fille décède de façon outrancièrement brutale, ça met la puce à l’oreille, pardon…) Et après faut bien attendre une bonne demi-heure pour qu’il se repasse quelque chose hein. Putain c’est long et chiant et vide…


Bon, je passe sur les évènements qui suivent, parce qu’il ne se passe absolument rien. Allons faire un tour du côté des personnages. Rosemary est d’une naïveté complètement abusive et son mari est un insupportable trou de balle qui se contredit lui-même toutes les dix minutes, mais tout va bien, ça a l’air de choquer personne, le personnage du médecin pue la merde dès sa première apparition, le placard chelou (non, c’est pas vraiment un personnage, mais j’enchaîne dessus), qui est forcément un élément important de l’histoire, ne revient qu’au bout d’une heure de film pour qu’on découvre… que non, le deuxième gant de Monsieur-Personnage-Inconnu-Qui-Arrive-Uniquement-Pour-Crever-Dans-Les-Cinq-Minutes-Qui-Suivent n’y est pas, la vieille sorcière donne elle-même à sa victime le livre qui lui fera comprendre qu’elle l’empoisonne depuis le début mais on va faire comme si c’était tout à fait normal… D’ailleurs la scène de l’anagramme qui suit est complètement pétée. Pardon mais la nana un peu débile qui se retrouve d’un coup possédée par la meilleure intuition du monde et qui se dit en survolant un livre sur la sorcellerie: « Un anagramme ! Bon sang mais c’est bien sûr ! » et qui en tire des conclusions mystiques à peine deux minutes après s’être dit que « les sorcières, ça n’existe pas » ça sort littéralement de nulle part.


Croyez bien que je suis désolé du fait que je ne serai jamais en mesure de ressentir l’angoisse de la grossesse (non je déconne, je m’en branle totalement, mais j’imagine que ça doit aider pour pouvoir être absorbé par ce film), mais j’ai un gros problème avec les films dont le scénario ne tient plus debout dès lors qu’on leur enlève leur dimension symbolique. Si vous comprenez pas, regardez Signes, on y retrouve ce même problème. Ici, on pense se retrouver devant un film sur l’angoisse de la grossesse, qui survole aussi un peu les thèmes de la folie et de l’hystérie, mais la fin annihile complètement ça en rendant le film purement fantastique. Non, Rosemary n’était pas folle, elle a réellement accouché du fils de Satan. Et même au-delà de ça, les situations et les dialogues de ce film me paraissent, au mieux, pas très intéressants, et au pire, carrément foireux.


Par contre j’avoue que j’aime bien la fin. Enfin, « j’aime bien »… Disons plutôt que je me suis moins fait chier que devant le reste du film. Entre l’évasion par l’ascenseur, les mecs qui se baladent « discrètement » dans l’appart comme des personnages de cartoons, le coup de « Je vais prendre mon comprimé mais hé hé, en fait non, je feinte ! », tout ça, et bien sûr, le final en apothéose avec l’enthousiasme exacerbé des adorateurs du Malin (et en bonus la vieille grognonne qui tire la langue à Rosemary). Y’a dans tout ça un côté presque burlesque tellement inattendu que ça a réussi à me faire rire. Nom de Dieu que cette scène finale est ridicule…


Donc non, désolé, je ne trouve absolument pas qu’on ait ici affaire à un bon film. Y’a facile trois quarts d’heure en trop, c’est excessivement lent et inutilement digressif, les personnages sont mal écrits, bref le scénario me paraît vraiment se barrer en couille à tous les niveaux.

Et je suis désolé aussi si je donne l’impression de n’écrire des critiques que pour défoncer des films comme le dernier des aigris, je vais essayer de faire en sorte que le prochain article soit un truc positif. Mais là, Rosemary’s Baby, franchement, c’est non.



 
 
 

Comentarios


 ceci est un message de captain prozac 

 

Salut, c'est Prozac, le mec derrière le site. Juste pour dire qu'il faut éviter de prendre tout ce que je dis au pied de la lettre et me considérer comme le Grand Gardien de la Vérité, de la Morale et du Bon Goût (même si c'est bien le genre de truc que j'aime dire). 

Voilà. Éclate-toi, et va voir des films.
 

Bisous.

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