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Lost in subversion - Que peut-on encore attendre de Gaspar Noé ?

  • Captain Prozac
  • 24 oct. 2015
  • 3 min de lecture

Voire même, qu’a-t-on pu jamais attendre de Gaspar Noé ? Je vais commencer de façon un peu brutale, quitte à me faire des ennemis: nous parlons ici d’un réalisateur que je n’aime pas. Pas du tout. Et c’est plutôt bizarre, puisque sur le papier, on a tout pour s’entendre, finalement. Un type un peu marginal qui crache sur la moral​e et le manichéisme, et catalogué réalisateur le plus subversif de sa génération par la foule, ça me parle tout ça. Mais y’a rien à faire, j’ai toujours trouvé ses films sans intérêt.


Enter the Void - sorti en France le 5 mai 2010


Contrairement aux connaisseurs, qui ont suivi Noé dès la première heure, c’est avec Enter the Void que j’ai découvert ce cinéaste. Le film me paraissait sans fond et sans fin, techniquement bien foutu, je le reconnais, mais j’en suis ressorti avec cette désagréable impression de poudres aux yeux ininterrompue. C’est bien simple, j’ai eu le sentiment d’avoir perdu près de trois heures. Mais je n’ai pas abandonné, et j’ai enchaîné avec Irréversible, pamphlet fataliste à la caméra gerbante et virant au torture-porn, et le vrai problème m’est alors apparu: les films de Gaspar Noé sont vides. Et Irréversible est l’exemple parfait pour en parler. Le film, qui se veut dérangeant, ne l’est pas une seule seconde. Pour qu’un film soit dérangeant, il lui faut un propos qui place le spectateur dans une situation intellectuelle (au sens large du terme) inconfortable. Une situation qui remet en cause notre façon de penser certaines choses, qui nous force à nous poser des questions que l’on ne veut pas entendre. Mais ici, le scénario se résume simplement à une histoire de vengeance suite à un viol (spoilers, tout ça tout ça, merde). Histoire tout à fait classique, donc (au cinéma, hein). Et la seule idée narrative du film consiste à nous raconter tout ça à l’envers. À la sortie du film, nous sommes déjà en 2002, et ce procédé n’impressionne plus personne depuis un bon moment. Le reste du film n’est que surenchère de violence crue et gratuite qui rend le visionnage pénible. Pas dérangeant. Pénible. Et c’est là tout le problème.


Puis est venu le tour de Seul contre tous, son premier long-métrage. Et nom de Dieu que je me suis fait violence pour rester devant jusqu’à la fin tant l’envie de vomir n’était franchement pas loin. Sorte de parodie involontaire et insupportable de cinéma d’auteur trash, le film se révèle d’un vide Ô combien abyssal, et n’est au final rien de plus qu’une longue et lente illustration du « La voilà ma morale » de sa première scène. À la limite, un court-métrage aurait suffi. Il aurait été mauvais, certes, mais nous aurait fait perdre moins de temps. Gaspar Noé n’a qu’un objectif: donner dans l’amoralité. Sans idée, sans propos, sans questionnement, sans rien. Il veut choquer, quand bien même il n’a rien à dire. Et que penser de cet unique effet de style répété en boucle alors qu’il était déjà devenu horripilant dès sa deuxième occurence (l’arrêt sur imageagrémenté d’un coup de feu)…


Irréversible - sorti en France le 24 mai 2002


Rétroactivement (pas sûr qu’il fallait le placer là, ce mot) je me suis rendu compte qu’Enter the Void n’était pas purement mauvais, mais que c’était simplement un délire auquel je n’avais pas accroché. Et également le seul film de sa filmographie qui ne donne pas l’impression de vouloir paraître plus profond qu’il ne l’est réellement, ce qui en fait le film le moins prétentieux et, de fait, le meilleur de ladite filmographie.


Alors après tout ça, y a-t-il réellement quoi que ce soit à attendre de Love ? Film à propos duquel Noé à dû s’expliquer et se justifier longuement afin que tout le monde puisse comprendre son intention (preuve, donc, que le film ne se suffit pas à lui-même ?). Film qui arrive d’ailleurs quelques temps après que notre ami Gaspar ait lui-même déclaré que l’idée de réaliser un porno le tentait, alors qu’il prétend maintenant que Love n’a rien à voir avec la pornographie (contrairement aux déclarations de son actrice principale), mais se révèle finalement être un « vrai » film d’amour…

Sans savoir expliquer pourquoi, j’ai voulu lui laisser une chance…


Seul contre tous - sorti en France le 17 février 1999


Alors non, je n’ai toujours pas vu Love, mais franchement j’ai peur…

Porno ou pas porno ?

Si c’est un porno, est-il efficace (ça n’en fera pas du cinéma, mais ce sera toujours ça de pris) ?

Et si ce n’en est pas un, a-t-il quelque chose à raconter ?

La mise en scène est-elle toujours basée sur un effet de style unique ?

Est-il subversif ou simplement pénible, comme à son habitude ?


Tant de mystères qui resteront à élucider jusqu’au visionnage du film, qui viendra un jour… Peut-être... Enfin on verra...


 
 
 

Comentários


 ceci est un message de captain prozac 

 

Salut, c'est Prozac, le mec derrière le site. Juste pour dire qu'il faut éviter de prendre tout ce que je dis au pied de la lettre et me considérer comme le Grand Gardien de la Vérité, de la Morale et du Bon Goût (même si c'est bien le genre de truc que j'aime dire). 

Voilà. Éclate-toi, et va voir des films.
 

Bisous.

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