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The Purge (critique)

"On peut enfin croire à nouveau en Shyamalan" résume assez bien la majorité des critiques qui ont suivi la sorti de ce film. Y’a de quoi être enthousiaste. Pendant un moment j’y ai même cru…

Nom de Dieu…

Je ne comprends pas le succès de ce film…



The Visit - réalisé par M. Night SHYAMALAN - sorti en France le 7 octobre 2015

Nous suivons donc ici un frère et une soeur que leur mère envoie en visite chez ses parents, à qui elle ne parle plus depuis très longtemps suite à une grosse embrouille, et qui vivent reclus dans une petite ville à quelques heures de là. Le film, dans son intégralité, est filmé par la grande soeur qui a décidé de faire un film sur leur visite. Bon, déjà, je suis désolé d’en remettre encore une couche sur le found-footage, mais ça me semble important: il suffit de deux minutes, montre en main, pour savoir que les enfants vont s’en sortir. Sérieusement. Alors je sais bien, l’intérêt du film n’est pas là, mais le fait est que, en nous montrant d’emblée que ce faux documentaire a clairement été monté (les procédés sont visibles), il est impossible de s’inquiéter pour les personnages. Ils ont terminé leur film, donc ils s’en sont sortis, terminé. C’est pour cette raison qu’un « vrai » found-footage se doit d'être brut, brouillon et décousu afin de nous convaincre que ce que nous voyons sort réellement tel quel de la caméra. Mais nous sommes ici dans un faux documentaire plus que dans un found-footage. D’ailleurs, sur ce point, Shyamalan a tenté un truc auquel je ne m’attendais pas: justifier le montage du film en nous montrant la fille bosser sur Final Cut. Le problème demeure que beaucoup de scènes n’ont rien à foutre là. Les indications de jeu, les discussions de cinq secondes, etc., pourquoi avoir gardé ces scènes sans intérêt alors qu’on sait pertinemment qu’on est devant un film monté ? Sûrement pour nous faire croire néanmoins à un film « brut » alors qu’on nous a déjà dit le contraire…


Bon, voilà pour la forme, maintenant passons au reste: on nous précise dès l’arrivée des gamins dans la maison isolée qu’ils n’ont ni réseau ni Internet (original), ce qui est complètement faux. J’avoue être toujours en train d’essayer de comprendre comment aller sur Skype et télécharger des trucs sans Internet, ça m’intrigue. En tout cas je conseille à Shyamalan de breveter son truc au plus vite, ça devrait lui rapporter un sacré paquet de fric. On découvre ensuite les grands-parents à l’attitude particulièrement étrange avant d’avoir rapidement droit au degré zéro de la mise en scène de film d’horreur, ce qu’on fait pour faire flipper quand on ne sait rien faire d’autre: les jump scares. Nom de Dieu que je méprise cette merde… Je veux bien reconnaître quelques moments un peu angoissants, mais ça c’est plus possible. Ah et y’a aussi quelques passages humoristiques (me semble-t-il) qui, en plus d’être inutiles, sont inefficaces. Y’a aussi la fille qui parle d’éthique en refusant d’installer une caméra dans le salon alors qu’elle acceptera juste après d’essayer de filmer le couloir de nuit au cas où sa grand-mère se trimballe à poil. Bon et puis finalement le lendemain ils installent quand même la caméra dans le salon pour voir ce qui s’y passe la nuit, la grand-mère trouve la caméra, c’était attendu, ok, on passe. Les grands-parents deviennent de plus en plus tarés (le grand-père qui a des incontinences et qui tapent des inconnus se met un fusil dans la bouche, la grand-mère qui court et hurle à poil la nuit se marre toute seule devant un mur en disant des conneries, bref…), mais là on va un peu passer tout ça parce qu’y a pas grand chose d’intéressant à relever, et on va arriver au pire point du film.



Vous aimez les twists au cinéma ? Hé ben vous êtes servis parce qu’ici y’a pas un twist, non non non, ce serait trop facile, y’en a deux ! Et je vous conseille de vous accrocher parce que c’est du très, très lourd…

Lors d’une séance Skype avec leur maman, celle-ci leur apprend que les gens bizarres chez qui ils sont depuis presque une semaine ne sont pas leurs grands-parents, chose qu’elle savait visiblement depuis le début vu sa façon de leur annoncer… Alors, outre le fait que ce retournement de situation soit complètement inutile (sans déconner, imaginez le même film sauf que les vieux fous sont bien leurs grands-parents, c’est exactement la même chose), y’a un petit truc que je voudrais demander à la maman: Nom de Dieu, POURQUOI TU METS AUTANT DE TEMPS À LEUR DIRE ET POURQUOI TU T'ES PAS INQUIÉTÉE DÈS LE MOMENT OÙ ILS ONT COMMENCÉ À TE DIRE QU’ILS ÉTAIENT BIZARRES ?! TU TE DÉMÈNES POUR GAGNER LE PRIX DE LA MÈRE LA PLUS IRRESPONSABLE DU MONDE ?! C’EST N’IMPORTE QUOI !! CONNASSE !!

Et attendez parce que c’est pas fini, je vous ai dit qu’y avait un deuxième twist. Dans la dernière séquence du film, les deux gamins deviennent carrément les otages des vieux, et la soeur arrive à s’absenter pour aller fouiller dans le sous-sol, et devinez ce qu’elle découvre ? Hé ben en fait les deux vieux fous, hé ben en fait… Ils sont fous ! Wahou ! Trop bien ! Merci ! PUTAIN VOUS ÊTES SÉRIEUX LES MECS ?!



Putain c’était tellement de la merde… J’ai entendu ça et là que le film parlait de la vieillesse, du fait que les vieux, même ceux qu’on connaît, deviennent des inconnus, et nia nia nia, certains ont même comparés le film à Amour d’Haneke… Hé ben putain, si ça c’est un « discours », il en faut quand même pas beaucoup hein. En plus y’avait moyen de traiter de la folie avec un film comme ça mais non, même pas ! Ici la folie c’est juste des vieux bizarres et dangereux, et c’est tout ! Et à la fin le petit frère est fou aussi. Parce que.

Et donc la fin nous laisse sans réponse sur pas mal de points, qui étaient les vieux ? Pourquoi les gamins restent anormalement sereins tout le long du film ? Comment ils ont pu finir leur film en y incluant les rushs enregistrés sur la caméra qu’ils ont oublié devant la maison ?…

Ah et du coup j’avais raison dès le début: à la fin les gamins s’en sortent.


C’était de la merde. De la très grosse merde.



 ceci est un message de captain prozac 

 

Salut, c'est Prozac, le mec derrière le site. Juste pour dire qu'il faut éviter de prendre tout ce que je dis au pied de la lettre et me considérer comme le Grand Gardien de la Vérité, de la Morale et du Bon Goût (même si c'est bien le genre de truc que j'aime dire). 

Voilà. Éclate-toi, et va voir des films.
 

Bisous.

 sorties à surveiller: 

 

17/06:  Swiss Army Man de Daniel SCHEINERT & Dan KWAN

10/08: Parasol de Valéry ROSIER

05/10: Mademoiselle de Park CHAN-WOOK

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