Apportez-moi la tête de Baba Yaga (critique)
- Captain Prozac
- 3 déc. 2015
- 3 min de lecture
Bon allez, des films d’action à la con on s’en tape tous les ans, y’avait donc aucune raison pour que 2014 échappe à la règle. Sauf que là… Hé ben non en fait… C’était plutôt cool cette fois-ci. On est loin du chef-d’oeuvre hein, faut pas déconner, mais quand même… Ça a beau ne se présenter comme rien de plus que Keanu Reeves avec des flingues, on est quand même tombé sur un bon film d’action, avec même quelques surprises dedans.

John Wick - sorti en France le 29 octobre 2014 - réalisé par David LEITCH & Chad STAHELSKI
Autant passer rapidement sur le scénario: le mec est un ancien tueur à gages, sa femme meurt d’une grave maladie et le petit chiot qu’elle lui a offert est le dernier souvenir qu’il a d’elle. Un petit con vole sa bagnole et tue son chien (d’ailleurs c’est Theon Greyjoy, le petit con), le mec part se venger, point. Mais ce scénario, aussi minimaliste qu’il est, à quand même quelque chose de plus que la plupart des films du genre: il ne s’encombre d’aucunes fioritures. Ici, pas de longues tirades chiantes, pas de beaux discours casse-couilles sur la vengeance, pas de moralisation, pas d’information superflue, le personnage est présenté en une réplique (approximativement: « C’est pas le croque-mitaine, c’est le mec qu’on envoie pour dégommer le croque-mitaine ») le but est de toujours aller à l’essentiel. Le film ne cache à aucun moment que sa seule ambition est de divertir avec des scènes d’action badass. Parce que oui, Keanu Reeves joue le badass de service. On est donc parti pour une heure et demi dans laquelle Johnny enchaîne les niveaux comme dans un jeu vidéo pour aller dézinguer tous les connards d’en face.
Et même au-delà de ça, j’irais même jusqu’à dire qu’y a des bonnes idées, ne serait-ce que dans l’univers. Là où la plupart des films nous présente le « milieu » des gangsters implantés dans une ville, John Wick lui crée un « monde ». Je suis prêt à parier que la totalité des personnages, et même des figurants de ce film sont des gangsters. Les normes de vie en sont donc modifiées, et n’importe quelle réaction qui paraîtrait absurde ailleurs prend ici tout son sens. Et pour le reste, les acteurs sont à fond dans leur truc, le montage est assez dynamique pour bien faire vivre les scènes de baston, la mise en scène est loin d’en faire des caisses mais suffit amplement à un film du genre…

Non, c’est du film popcorn hein, mais c’est du bon popcorn qui, en plus, n'essaie pas de se faire passer pour autre chose, et a bien compris à quoi il devait ressembler. Et puis on est dans un film où, d’une manière générale, « on s’en branle ». Y’a des mecs sur la route ? Hé ben on les bute qu’est-ce qu’on en a à foutre ? Quoi ? Des prêtres ? Ouais, pareil ! C’est un immense défouloir. Et en plus, on a droit à quelques morts vraiment géniales (c’est le moment spoils) à commencer par celle de Theon Greyjoy, le mec que Keanu Reeves poursuit depuis le début. Après avoir zigouillé, à la louche, disons, une bonne cent-cinquantaine de bonshommes, au moment où l’on voit John Wick s’approcher de sa proie en redoutant un long monologue, hé ben rien du tout ! Une balle dans la tête et c’est marre ! Et ça, putain ça fait plaisir !
Alors, bien sûr, c’est pas LE film de l’année 2014, loin de là, mais si vous n’avez rien à foutre un soir, ça passe très bien. Ça sonnerait presque comme un petit hommage aux films de badass avec un personnage légendaire (dans le film, tout du moins) avec un univers chouette, des scènes d’actions chouettes et des morts chouettes. Parce que j’ai parlé que de la mort du petit con (j’ai plus son nom, donc je l’appelle « petit con », je crois que c’est Josef, je sais plus), mais la mort de la tueuse à gage était chouette aussi. Le seul truc qui manque, c'est deux, trois répliques cultes une fois de temps en temps. Ça aurait pas fait de mal.


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