Get scout or die tryin' (critique)
- Captain Prozac
- 17 déc. 2015
- 4 min de lecture
Alors que tout le monde est parti voir le dernier Star Wars dans la joie et l’hystérie, j’ai préféré rester chez moi et mater un petit DTV qui m’intriguait un peu. Non seulement je suis pas plus fan de Star Wars que ça (je critique pas… je suis pas plus fan que ça, c’est tout…) et en plus j’ai l’habitude d’être assez bon public en ce qui concerne les comédies horrifiques. Mais là, bordel, c’était pas possible…

Manuel de survie à l'apocalypse zombie - réalisé par Christopher LANDON - sorti en France le 23 octobre 2015
C’est triste à dire, mais même sans n’avoir aucun à priori sur le film avant de le démarrer, il m’a fallu moins de deux minutes pour sentir la merde arriver. Tout est ultra convenu, c’est sans imagination, lourd, racoleur, régressif, et fatigant. Je vais aller assez vite concernant la mise en scène, déjà parce que je ne trouve pas utile de s’y étendre dans ce genre de film, et surtout parce qu’il n’y a pas grand chose. C’est plat et répétitif, y’a des bons gros ralentis de merde un peu partout, et quand ils en ont marre de nous resservir encore et toujours les mêmes plans et mouvements pas inspirés, ils reprennent simplement des « effets » (c’est beaucoup dire) qu’ils ont dû voir dans d’autres films sans vraiment savoir ce que ça voulait dire. Et pour le montage ça va aller encore plus vite: c’est catastrophique. Le monteur devait sûrement être alcoolique, enfin bref…
Pour ce qui est des personnages, pas de surprise, on est face aux mêmes personnages insipides que dans n’importe quel mauvais film sans envergure, au point que la blonde de service apparaîtrait presque comme le moins pire. Parce que les trois scouts qui servent de personnages principaux sont de véritables clichés ambulants. Et en parlant de clichés, accrochez-vous parce que vous allez en voir un bon paquet défiler aussi, que ce soient les grosses ficelles d’écriture dégueulasses, les situations fades, le design sonore, à peu près tout y passe. On a même droit à quelques jump scares en soldes qui réussissent l’exploit de ne même pas réussir à provoquer le moindre réflexe physique de sursaut. La musique est chiante dans son ensemble, et le fait qu’on échappe (plus ou moins) à une romance chiante et inutile est malheureusement contrecarré par un bon nombre de scènes de dialogues bien niaises. Voilà, dans l’ensemble. Mais j’ai pas encore abordé le point le plus important de n’importe quelle comédie: l’humour. Et finalement, c’est à ce niveau-là que le film est le plus douloureux…

Nom de Dieu que c’est lourd… Je suis prêt à parier que si Jean-Marie Bigard avait voulu faire un film de zombies, il s’y serait pas pris autrement. Le mauvais goût est omniprésent, on passe de la blague caca à la blague tampon en passant par la blague bite… C’est lamentable au point de foutre mal à l’aise. Les dialogues sont écrits avec les pieds (et pas des beaux pieds comme dans un film de Tarantino hein, des pieds dégueulasses qui puent à cinq bornes à la ronde et qui laissent des traces partout). Le film tente des trucs une fois de temps en temps (des trucs qui, en général, ont été piqués à droite à gauche dans d’autres films) et loupe systématiquement le coche au moment de sortir une bonne punchline. Je crois que le moment le plus drôle, finalement, c’est que pendant une demi-seconde on voit un zombie avec un t-shirt « YOLO ». Voilà. À côté de ça on notera le côté complètement aléatoire des zombies qui courent, mais pas tout le temps (certainement parce que c’est trop dur de faire un choix*) et qui jouent avec la nourriture (moi qui croyais qu’un zombie se contentait de répondre à ses instincts primaires…), et les emprunts à quelques classiques de la comédie horrifiques qui pourraient faire sourire s’ils n’étaient pas aussi mal amenés, et surtout s’ils n’étaient enrobés par autant de merde de manière générale. Et pour finir, on a droit à un titre complètement racoleur. Car non, le film n’a rien à voir avec le bouquin de Max Brooks, Guide de survie en territoire zombie, c’est juste que là non plus, les mecs n’avaient pas d’idées.
Alors… Qu’est-ce qu’il pourrait y avoir à dire pour défendre ce film ? Que c’est juste une comédie gore et con pour rigoler sans se prendre la tête ? Non. Parce que c’est peut-être con mais c’est pas drôle. Ou alors quand on a 14 ans, peut-être, mais au bout d’un moment, non. Des bonnes comédies gores y’en a, matez Evil Dead 2 et 3, Black Sheep, Tucker & Dale vs Evil, Shaun of Dead, Braindead (les deux meilleures)…
Ou alors que c’est juste un film DTV, et que donc il faut être plus indulgent que pour un film de cinéma ?
Non plus. Il n’y a absolument aucune raison pour que ce soit une excuse, y’a beaucoup de films à petit budget qui sont géniaux et complètement cultes, et d’ailleurs j’ai même été jusqu’à foutre deux films DTV dans mon top 10 perso des films sortis en 2015.
Ah merde ! J’ai oublié un dernier point tout à l’heure, du coup je le mets là: la jolie morale à fin, c’est que les scouts c’est trop bien parce qu’on est des copains, et des copains c’est mieux que d’être des connards. Allez hop, emballé c’est pesé, et pour les retardataires je donnerai des conférences tous les mardis et jeudis en amphi n°3 pour expliquer pourquoi être gentil c’est mieux qu’être méchant. Voilà.
Putain si j’avais vu plus tôt que le responsable de ce film était le scénariste de Paranormal Activity 2, 3 et 4, j’aurais sûrement pu économiser une heure et demi de vie en ne le regardant pas… Maintenant c’est trop tard, tant pis.
Et le fait d’avoir entendu des gens comparer ce truc à Shaun of the Dead me donne quelques envies de meurtre, aussi.
Je vais peut-être aller voir Star Wars finalement...


*Même si à ce degré-là de daubasse, un truc comme ça n’a absolument aucun poids dans l'appréciation finale, je reste et resterai je pense encore longtemps un fervent défenseur des zombies qui marchent. Parce que les zombies qui courent, c’est tout pourri. Bisous.
Comentários