2015 - Le Palmarès

Salut à tous !

Le moment est venu, juste avant d’aller picoler pour le réveillon, de dresser un top des meilleurs films de l’année.

Bon, on va essayer de pas se plaindre trop longtemps, mais il faut reconnaître que cette année 2015 a quand même été vachement moins fructueuse que les deux précédentes. Mais bon, entre les énormes déceptions comme American Sniper ou Les Nouveaux Sauvages, les grands retours tant attendus comme celui de Star Wars ou de Shyamalan (The Visit) qui se sont finalement révélés bien daubés, et les films mauvais qui nous auront simplement fait perdre du temps comme Taxi Téhéran, The Voices, Le Tout Nouveau Testament et j’en passe, on a quand même (et heureusement) de quoi établir un top 10 des meilleurs films de 2015. Alors c’est parti.

Et je tiens à m’excuser (façon de parler, disons plutôt que je préviens) de l’absence dans ce top d’au moins film, encensé plus que de raison par le public comme par la presse mais qui, selon moi, n’avait pas sa place ici (non non, y’a pas de piège, on pense bien au même film).

Allez, cette fois c’est parti pour de vrai, et comme d'habitude, ce ne sera pas objectif...

N°10 - What We Do in the Shadows de Jermaine CLEMENT & Taiki WAITITI

Le petit film DTV qu’on avait pas vu venir, tourné comme un faux documentaire sur une coloc de vampires dans la banlieue de Wellington, le tout sous l’oeil avisé des créateurs de Flight of the Conchords, et le pari est réussi. En plus d’éviter pas mal de pièges inhérents au genre, le film est bourré d’humour noir et de petits moments d'émotion qui fonctionnent. Une réussite, et une surprise.

N°9 - Tusk de Kevin SMITH

Dernier rejeton taré du porte-parole des geeks, sorti en DTV également, et certainement un des films les plus barrés de l’année, bien foutu, drôle lui aussi, et avec une idée de départ qui ne donne pas envie de se balader dans la tête de Kevin Smith vu les idées qu’il y trimballe. Et puis revoir Johnny Depp jouer dans un bon film, ça fait plaisir. Ça commençait à faire un moment.

N°8 - Kingsman: Services secrets de Matthew VAUGHN

Pas très original de mettre ce film dans le top de cette année, mais le fait est qu’on a droit à un vrai bon divertissement comme il s’en fait de moins en moins, et qui se permet en plus de donner un rôle badass à Colin Firth. Pour le reste, on a droit à des bonnes vannes, à une réalisation efficace, et à des scènes d'action magnifiques, dont une qui restera sûrement comme l'une des scènes les plus joussives de l'année.

N°7 - Inherent Vice de Paul Thomas ANDERSON

Le film qui a tout de qu'il faut pour devenir culte d'ici quelques années, entre ses situations barrées, son humour, son intrigue quasi-incompréhensible autant pour les personnages que pour les spectateurs, le tout entouré d'un brouillard qui couvre à peine des lumières magnifiques, et tout ça servi par Monsieur Joaquin Phoenix, qui conserve sa place parmi les meilleurs acteurs de sa génération.

N°6 - La Isla Minima d'Alberto RODRIGUEZ

Malgré un scénario qui fait le minimum syndical, le film brille par son ambiance qui longe la frontière du fantastique du début à la fin, une portée symbolique qui s'échappe de chaque scène et un duo d'acteurs efficace. Pour le coup ce film est de loin le plus subjectif de ce top, parce que je peine à lui trouver plus de qualités, mais c'est certainement l'un de ceux dans lesquels j'ai été le plus aspiré cette année.

N°5 - Macbeth de Justin KURZEL

Le film qui bénéficie de la photographie la plus merveilleuse de l'année, et qui réussit l'exploit de ne jamais tomber dans le kitsch, de se permettre des dialogues en langue shakespearienne sans être ridicule, et même de me réconcilier avec Marion Cotillard, excellente en Lady Macbeth dès sa première tirade. Ajoutez à tout ça une scène finale superbe, et vous avez le film épique de l'année.

N°4 - N.W.A - Straight Outta Compton de Felix Gary GRAY

Film brut, bourrin et sincère qui oscille parfois entre documentaire et film de gangster, sur l'un des groupes les plus emblématiques du rap américain et la popularisation du gangsta rap, le tout sur fond de critique de l'industrie musicale et de message sur la condition des Noirs aux États-Unis. Le film, simple en apparence, brasse de nombreux sujets sans tomber dans la facilité, et s'y prend à merveille.

N°4 (ex aequo) - Kung Fury de David SANDBERG

Je ne pouvais pas ne pas le mettre. J’ai longtemps hésité parce que je voulais me concentrer sur les longs-métrage, mais tant pis. Ce film est un défouloir absolu pondu par un amoureux des années 80, et aux effets spéciaux moqués, à tort, par une poignée d'abrutis qui ne se rendent sûrement pas compte du boulot de fou qu’ils ont nécessité. Même si c'était court, il est là le divertissement de l'année.

N°3 - Sea Fog - Les Clandestins de Sim SUNG-BO

Tout ce que le cinéma coréen sait faire de bon est présent dans ce film, entre l’ambiance, la mise en scène, la violence à l’image qui colle à celle du propos, les toutes petites pointes d’humour distillées à droite à gauche mais qui ne sont jamais là uniquement pour détourner l’attention. Le film est une réussite complète qui rappelle énormément l’oeuvre générale de Bong Joon-Ho, ici producteur et scénariste.

N°2 - Birdman d'Alejandro González IÑARITTU

L’un des grands inloupables de l’année, à la mise en scène exceptionnelle et au casting monstrueux, reprenant le bon vieux schéma toujours aussi efficace de l’acteur de théâtre en plein repentir évoquant le monde du cinéma, le tout allié à une représentation presque mystique du dédoublement de personnalité. Et bien sûr, la renaissance de Michael Keaton, qu'on commençait malheureusement à oublier.

N°1 - Réalité de Quentin DUPIEUX

Le premier véritable chef-d’oeuvre des années 2010. J’en ai déjà parlé dans une critique complète, mais ce film est l’aboutissement total de tout ce qui faisait le génie des films de Quentin Dupieux jusqu'à maintenant, du casting à la mise en scène, en passant par la construction de l’intrigue bien moins absurde qu’elle n’en a l’air, bref ce film est la meilleure chose qui soit arrivé au cinéma depuis très longtemps.

Et voilà pour cette année. Une petite pensée pour quelques films, notamment Les Dissociés de Suricate que je n’ai pas inclu dans ce top parce que je n’ai pas l’impression d’y avoir vu un film mais plutôt un très long sketch (réussi, mais quand même un sketch), et pour Ex Machina, resté coincé aux portes de ce palmarès mais qui avait toutes ses chances d’y être. Aucune pensée en revanche pour Mad Max: Fury Road (vous voyez, on pensait bien au même) qui, même si c’était sympa, n’a pas sa place ici (l’overdose d’admiration qui a suivi la sortie du film y joue peut-être pour quelque chose) ni pour Sicario qui, à cause de son scénario écrit avec les pieds, est certainement ma plus grosse déception de l’année, ni même pour The Lobster qui, malgré ses bons aspects, fait aussi plutôt partie des déceptions.

Et comme chaque année, il reste malheureusement des films que j’ai loupé et qui ne peuvent donc pas prétendre se trouver ici, comme Vice-Versa, L’Homme irrationnel, Asphalte, La Bataille de la Montagne du Tigre, Comment c’est loin, The Big Short, et bien d’autres. Mais je les verrai un jour, promis.

Quant aux Jurassic World, Terminator Genisys, Le Fils de Saul ou autres Mon Roi je n’ai simplement pas eu envie de les voir.

Sur ce, portez-vous bien, passez de bonnes fêtes, et continuez de mater des films !

Des bisous !